Tevavae : « J’aime explorer de nouvelles idées et techniques »

Sophie, alias Tevavae, est une artiste passionnée et sensible qui cherche à « rendre le monde plus joli qu’il ne l’est ». Elle participe à l’exposition collective de la galerie du Chevalet ces mois de juillet et août.

Débordante d’imagination et d’envie, Tevavae a très tôt coloré les marges de ses cahiers, mais aussi ses vêtements puis ses meubles, sa voiture… cherchant à embellir tout ce qui l’entourait, à ajouter de la beauté à son environnement.

Inventive et autodidacte, son parcours artistique l’a amenée à s’exprimer sur de nombreux supports comme des pāreu, des draps, des pierres, des murs, du bois… Elle utilise le plus souvent des peintures acryliques qui lui permettent de travailler rapidement. « Je suis constamment en train d’apprendre et de m’améliorer. J’aime explorer de nouvelles idées et techniques. »

Tevavae se décrit comme une personnalité « farfelue » et « rebelle ». Actuellement, elle propose des peintures contemporaines comme des poissons colorés ou des portraits de vahine sur fonds de tatouages et de fleurs. Les grands yeux vifs de ses femmes transmettent « une émotion sincère, profonde, parfois triste ou clairvoyante ». L’artiste se représente probablement elle-même, ou bien évoque-t-elle toutes les femmes « entrelacées et solidaires à la condition féminine ». Étonnantes et émouvantes, ces créations fantaisistes combinent la beauté avec la profondeur de l’expression autobiographique. « Elles témoignent de la richesse, la connaissance et la créativité qu’apporte le fenua. »

Tevavae transforme aussi des savates abandonnées en créatures marines pétillantes et exubérantes. Dans une démarche écoresponsable, elle a créé une collection de tableaux à mi-chemin entre la peinture et la sculpture, une « ichtyofaune plastique insulaire » interrogeant au passage « notre rapport au jetable », précise-t-elle. Avec ses « créatures loufoques » comme elle les présente, elle invite à plonger dans un univers enfantin et décalé. « À collectionner d’urgence si vous aimez l’art qui ne se prend pas au sérieux, mais qui fait sérieusement du bien. »