Paul Wamo, le jongleur de mots

Poète, slameur, performer, Paul Wamo a été finaliste du concours slamé international de l’Académie des Jeux floraux le 30 avril. Il est aussi celui qui a lancé les scènes Slam Dors Pas en 2023 pour ancrer la pratique du slam au fenua.

Paul Wamo est né à Lifou en Nouvelle-Calédonie en 1981. Il a grandi à Nouméa où il a fait toute sa scolarité jusqu’à rejoindre les bancs de l’université. Il a opté pour une filière langue et culture régionales.
Il a écrit un premier recueil de textes intitulé Le Pleurnicheur qui a rencontré un certain succès, puis un deuxième, J’aime les mots, accompagné d’un CD permettant d’écouter ses textes. Il a fait ses premières représentations du Printemps des Poètes à Nouméa jusqu’au Salon international du livre océanien (Silo). Repéré sur le Caillou, il a été encouragé à aller jusqu’en métropole. Il s’y est rendu avec un projet musical, un EP qui a été produit en France et qui lui a permis de faire des concerts. En 2019, il a été invité au Salon du livre à Tahiti, il est désormais installé en Polynésie. Son projet en cours s’intitule Moi noir de ma propre nuit, il s’agit d’une lecture performance de textes en solo.
L’écriture est un moyen « de faire sortir les petits cailloux que l’on a en tête ». La scène est un besoin. Là, Paul Wamo dit, crie, chante, pleure et crache ses petits cailloux. Ses mots touchent, ses interprétations bousculent.
Le slam c’est quoi ?
Un mouvement artistique né à Chicago en 1986 qui mêle écriture et oralité, mots et rythmes. Historiquement, c’est une compétition de poésie qui consiste à déclamer des textes de ce genre littéraire avec ou sans musique. « L’idée est d’ancrer cette pratique dans le paysage culturel polynésien en toute informalité ! », dit l’artiste. Pour ce faire, il a lancé Slam Dors Pas. L’acte 1 a eu lieu à Papara, dans les jardins d’un food truck en 2023, l’acte 2 à la Brasserie Hoa le 18 avril 2024, l’acte 3 se prépare.

Texte de Paul :
« À dormir debout
Nous irons un peu plus loin que nos aurores habituelles
Un peu plus loin que toutes nos marées hautes
À dormir debout
Il faudra bien qu’un jour ou l’autre
Nos poumons finissent par éclore d’autres souffles »